RHUMATOLOGIE
Dr Gérard Johann van Miltenburg, Paris, 2006
PRESENTATION
Situation parmi les disciplines médicales.
Interdépendance avec la Médecine Interne.
Les affections rhumatismales concernent :
- les os
- les articulations
- les ligaments
- le tissu conjonctif
I - ORIGINE DEGENERATIVE
Connue sous le terme d’arthrose qui peut être :
a) diffuse : polyarthrose ou maladie arthrosique.
b) localisée : coxarthrose, gonarthrose, rhizarthrose, cervicarthrose, ...
Les rhumatismes dégénératifs sont caractérisés par :
a) leur pathogénie commune :
dégénérescence du CARTILAGE d’encroûtement par surmenage, microtraumatismes, troubles statiques...
b) certains éléments anatomo-pathologiques :
- le cartilage : lisse / rugueux / ulcération
- l’ostéophytose : en dehors des zones de pression. Prolifération conjontivo-vasculaire à la limite os/cartilage.
- l’ostéocondensation sous-chondrale : dans les zones d’hyperpression
- les géodes : réalisant des cavités pseudo-kystiques. Remplies de tissu fibreux
- la synoviale : infiltrée d’éléments inflammatoires et scléro-adipeux. Inflammation provoquée par des fragments de cartilage.
c) leur symptomatologie clinique :
- la douleur : de type mécanique. Dérouillage = 30 min, maximum en fin de journée et calmée par le repos.
La nuit uniquement lors des poussées.
- l’examen :
Peau est froide, sèche
Sensation de craquements à la mobilisation articulaire passive
Epanchement intra-articulaire parfois
Oedème péri-articulaire parfois
Limitation des mouvements articulaires à un stade plus tardif
d) leurs signes radiographiques :
à des degrés divers suivant le stade évolutif :
- pincement articulaire
- ostéocondensation sous chondrale
- ostéophytose marginale
- géodes
e) leurs signes biologiques :
biologie normale.
Liquide articulaire de type mécanique.
Tableau comparatif :
Examen
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Physique
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Chimique
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Cytologique
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Particularités
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Normal |
visqueux comme du blanc d’œuf. poids spécifique : 1011 pH = 8,3
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Glucose = 1g/L Protides = 15g à 20g/L, surtout albumine Mucine pas de fibrinogène
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400-1000 C/mm3 mononucléées
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Arthrose |
plus clair et moins visqueux
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peu modifié. Diminution des mucines
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< 200 C/mm3 mononucléées
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Inflammatoire |
encore moins visqueux. Parfois clair ou trouble
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Glucose diminué Protides = 50g/L Mucine : diminution du précipité au test de l’acide acétique
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> 2000 C/mm3. Polynucléaires non altérés
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le Facteur Rhumatoïde de la PR y est présent avant de l’être dans le sérum
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Infectieux |
très trouble
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Glucose très diminué protides >> 50g/L (moins dans les arthrites tuberculeuses)
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2000 C/mm3. Polynucléaires altérés. Diagnostic certain si > 100 000 C/mm3
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- Examen Direct - Cultures - Antibiogramme
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f) leurs modalités évolutives :
évolution lente, par poussées.
g) leurs traitements : (cf cours : Médicaments)
- pendant les poussées aiguës :
antalgiques et anti-inflammatoires.
- en dehors des poussées :
traitements de fond.
II - ORIGINE INFLAMMATOIRE
Mécanismes dysimmunitaires.
Les principaux rhumatismes inflammatoires sont :
- la Polyarthrite Rhumatoïde (PR)
- la Spondylarthrite Ankylosante (SPA)
- le rhumatisme psoriasique ; la maladie d’Horton
- le Lupus Erythémateux Disséminé (LED) ; la Périarthérite Noueuse (PAN)
Les rhumatismes inflammatoires sont caractérisés par :
a) leur pathogénie commune :
lésion primitive au niveau de la SYNOVIALE qui prolifère et peut atteindre les éléments articulaires et para-articulaires.
b) certains éléments anatomo-pathologique :
la synovite inflammatoire ne touche pas l’os au début.
Hypertrophie des franges synoviales ou « pannus » lésant le cartilage puis les bourses, gaines synoviales et tendons.
Certains tissus conjonctifs sont atteints avec prédilection :
- lésions vasculaires dans la PR ; - lésions oculaires dans la SPA
c) leur symptomatologie clinique :
tableau d’arthropathie aiguë avec des signes généraux importants :
- douleur articulaire et para-articulaire de type inflammatoire.
Augmente ou réapparaît au milieu ou en fin de nuit obligeant le patient à se lever. Améliorée par l’activité en fin de matinée : dérouillage > 45 min ; augmentée le soir.
- asthénie
- fébricule
- amaigrissement
- signes locaux symétriques : tuméfaction, rougeur de la peau, hyperthermie locale, épanchement liquidien fréquent.
d) les signes radiologiques :
décalcification épiphysaire
pincement articulaire sans ostéophytose
géodes à la jonction cartilage et os
opacité des parties molles : ex : cul de sac sous quadricipital
e) les signes biologiques :
non spécifiques : VS, CRP, a2 globulines
spécifiques : liquide articulaire, Latex, Waaler-Rose pour la PR, anticorps antiDNA pour le LED
f) les modalités évolutives :
par poussées
g) des ressources thérapeutiques communes :
aspirine, sels d’or, antipaludéens de synthèse, phénylbutazone, corticoïdes, AINS.
III - ORIGINE INFECTIEUSE
suffixe « ite » aussi.
Origine virale :
- Fiessinger Leroy Reiter (FLR)
- maladie de Behcet
- rubéole et arthrites
Origine bactérienne :
- rhumatismes streptococciques : le RAA
- tuberculose et arthrites
- gonococcie et arthrites
Caractéristiques des rhumatismes infectieux :
a) leur pathogénie :
action directe des germes : sur la synoviales ou l’épiphyse des os
action indirecte : d’origine allergique ou dysimmunitaire comme dans l’inflammatoire.
b) les éléments anatomo-pathologiques :
action directe : destruction des éléments articulaires par contiguité.
action indirecte : comme dans le rhumatisme inflammatoire, à un degré moindre (atteintes oculaires).
c) la symptômatologie clinique :
- arthrite aiguë
- arthrite chronique
d) les signes radiologiques :
action directe : décalcification osseuse diffuse puis destruction ostéo-articulaire.
action indirecte : destruction ostéo-articulaire plus rare et modérée.
e) les signes biologiques :
non spécifiques :
VS, CRP, hyperleucocytose, haptoglobine, a2globuline
spécifiques :
antistreptolysines du RAA, mise en évidence du germe
f) les modalités évolutives :
action directe des germes : destruction ostéoarticulairecomplète + impotence fonctionnelle majeure.
action indirecte : atteinte articulaire modérée, souvent réversible
g) des ressources thérapeutiques communes :
antalgiques, antibiotiques, rééducation.
IV - ORIGINE MYCOSIQUE OU PARASITAIRE
Localisation articulaire.
V - ORIGINE METABOLIQUE
Localisation articulaire :
- la goutte
- l’ochronose
- la chrondrocalcinose
- l’hémochromatose
diffuse :
- l’ostéoporose
- l’ostéomalacie
VI - ORIGINE NEUROLOGIQUE
- Diabète
- SANDR
VII - ORIGINE ENDOCRINIENNE
- Acromégalie
- Hyperparathyroïdie
- Hyperthyroïdie
- Diabète
VIII - ORIGINE POST-TRAUMATIQUE
- Hydarthrose
- Hémarthrose
- Arthrose
- Para-ostéoarthropathie ossifiante post-traumatique
- Nécroses post-traumatiques
- Ostéoscléroses
- SANDR
- Fracture de fatigue
IX - ORIGINE HEMATOPOIETIQUE
- Leucoses
- Maladie d’Hodgkin
- Myélome ou maladie de Kahler
X - ORIGINE VASCULAIRE
- Ostéonécrose aseptique traumatique ou barotraumatique
- Ostéochondrite de hanche :
Nécrose du noyau épiphysaire de la hanche : Maladie de Legg Perthes Calvé => coxa plana.
- Epiphysiolyse :
Glissement épiphysaire ou céphalo-listhésis => coxa vara et/ou retrorsa.
- Rachis : lésions de Scheuermann.
- Autres localisations : ex : genou : maladie de Koenig.
XI - ORIGINE TUMORALE ET PARA-NEOPLASIQUE
Primitive :
- bénigne : ostéome, chondrome, kyste, tumeurs à cellules géantes
- malignes : sarcome, chondrosarcome, myélome
Secondaire :
- les métastases : sein, prostate, rein, tube digestif
XII - ORIGINE JUXTA-ARTICULAIRE
* Affections atteignant les tendons et leurs gaines, les bourses séreuses, les aponévroses pouvant réaliser :
Au membre supérieur :
- à l’épaule : PSH, capsulite rétractile
- au coude : épicondylite, épitrochléite, bursite
- au poignet : ténosynovite stylo-radiale de De Quervain
- à la main : maladie de Dupuytren, lésions des tendons et des poulies
Au membre inférieur :
- à la hanche : périarthrite, bursites, tendinite du psoas
- au genou : tendinite de la patte d’Oie, kyste poplité, Pellegrini-Stieda
- à la cheville : tendinite d’Achille
- au pied : maladie de Morton, épines calcanéennes
* Affections atteignant les muscles : myasthénies, myosites
* Affections atteignant la peau et les tissus sous-cutanés : sclérodermie
XIII - SECONDAIRES A DES MALFORMATIONS
D’origine :
- génétique :
ostéopétrose, ostéogénèse imparfaite de Lobstein, Morquio, dystrophie d’Albright
- congénitale :
anomalies du rachis, de la hanche, du genou, du pied
XIV - PAR INTOXICATION METALLIQUE
Au plomb, fluor, phosphore
XV - RELEVANT DE CAUSES PHYSIQUES
Rayons X, radium
XVI - AUTRES ORIGINES
- Maladie de Paget
- Hyperostose frontale interne